lundi 5 février 2018

Arpenans, 5 février 1918 – Jean à sa mère

5/2/17 [sic]
Arpenans

[Le mot "Arpenans" a été rajouté d'une autre encre, en diagonale en tête de la lettre, de la main de Jean.]

Maman chérie

Me voici au sein du 132. Ce n’est pas sans joie que j’ai rejoint le regiment. J’ai quitté l’infanterie ce matin ; je garde les meilleurs rapports avec tous ceux que j’y ai laissé, et j’emporte une très bonne impression du colonel [Camille Biesse]. J’ai pu profiter d’une auto pour rejoindre le patelin où cantonne le regiment. Je n’ai pas trouvé les choses aussi harmonieuses que je l’aurai rêvé. Il y a parfois des froissements entre le colonel [Adrien] Perret et son entourage, mais tout en voyant les faiblesses du milieu et en me rendant compte que tous les jours n’y seront pas tissés d’or et de lumière, je m’y sens « chez moi », c’est un peu l’impression d’arriver en permission – toutes proportions gardées d’ailleurs.

Il faudrait peut-être mieux que tu n’ailles pas à Marseille avant ma permission ; car cette dernière, je l’espère ne sera pas plus tard que du 20 au 30 [sic] Fevrier… Notre programme sera simplement retardé de quelques jours. Comme tu voudras. C’est tard. Je t’embrasse.

Jean