lundi 18 décembre 2017

Wesserling, 18 décembre 1917 – Jean à sa mère

18/12/17
            Ma chère Maman 

            Je viens de recevoir ta lettre du 14. Je ne te cacherai pas que ce que tu me racontes au sujet de ta conversation avec tante Olga [Winberg] m’embête un peu. Il était impossible que les Montpellerains ne potinent, mais le langage qu’ils te prêtent est vraiment facheux.
            Notre village est délicieux. Nos ancêtres étaient bien inspirés quand ils sont venus s’y installer.
Source : collections BDIC
            Je viens de visiter la salle des ventes de l’usine. Je vous envoie une petite pièce d’étoffe qui pourra toujours servir ds la chambre des enfants comme rideau ou pour recouvrir un fauteuil. C’est d’ailleurs tout ce qu’il y a de plus ordinaire et de meilleur marché.
            L’usine fabrique de la toile imprimée, depuis les articles les plus vulgaires jusqu’aux plus belles toiles de Jouy. On trouve à acheter des restes de coupons qui se vendent au poids, et qui ne sont generalement pas la plus belle marchandise. Pourtant si tu avais q. chose à faire recouvrir, dis le moi, donne-moi les dimensions, je trouverai peut-être de la toile avantageuse.
            Notre nouvelle vie nous donne un peu plus de loisir et un peu plus d’independance
            Hier j’ai eu une bonne après midi tranquille. Guy [Leenhardt] m’a fait en effet très bonne impression. Malheureusement, quoique dans la même division [56ème division d’infanterie] nous sommes séparés pour le moment par un col assez serieux et que nous n’avons pas l’occasion ni le temps ni la permission de franchir l’un ou l’autre.
Très affectueusement à toi 

Jean