lundi 21 août 2017

Willer-sur-Thur, 21 août 1917 – Jean à sa mère

21/8/17
            Ma chère Maman 

            Mon changement d’affectation est aussi un changement d’adresse, et tes lettres qui passent par le régiment vont m’arriver pendant quelques jours en retard. Pour le moment je n’ai pas de tes nouvelles. Et tes névralgies ?
            Ici je m’embête un peu. J’aurai rarement l’occasion de bouger, et c’est surtout ça que j’aimerai. Faire des papiers dans un salon n’est vraiment pas mon affaire. C’est une drole d’idée de me prendre dans un état major, tu comprends que ce n’est pas ma vocation. Enfin ! on me confie un travail pour le moment je n’ai qu’à le faire en conscience.
Source : collections BDIC

            J’ai un grand privilège. La maison où je vis est à 100 mètres du foyer du soldat du village qui est dirigé par Albert Dartigue. Je t’ai deja parlé de Dartigue, professeur à la fac de théol. de Genève, un jeune, un fédéré, un type épatant. Je m’échappe plusieurs fois dans la journée pour bavarder un peu avec lui.
            Je n’ai pas encore circulé dans la vallée.
Tendrement à toi
 
Jean