samedi 26 août 2017

Sète, 26 août 1917 – Mathilde à son fils

Cette le 26/8 1917
            Mon enfant chéri 

            Ce matin ta bonne lettre du 21 qui avec celle du 20 m’expliquait enfin celle du 22 arrivée ici déjà avant-hier en deux jours.
            Je ne pouvais y croire et pensais que tu t’étais trompé de date. Tu me parles d’une visite aux Scheurer, de courses dans la vallée. Je n’y étais plus.
            Pour moi tu penses si je suis heureuse de te sentir tant en sécurité. Je comprends néanmoins ce qu’a de fastidieux ce travail de bureau au milieu de camarades inconnus, tout à fait dépaysé. En as-tu des changements d’affectation ? Tu connaîtras tous les métiers militaires, du moins en ce qui concerne l’infanterie. Ne trouves-tu pas un seul camarade ? Es-tu remplacé auprès du commandant et ne retrouveras-tu pas cette affectation-là ? Tant de questions que je voudrais te poser et je ne le fais pas parce qu’elles resteraient sans réponse. Je suis heureuse que tu aies si près de toi [Albert] Dartigue.
            Tu aurais déjà pu recevoir des lettres de moi à ta nouvelle adresse. Je n’ai pas fait attention avant-hier. Excuse-moi.
            Suzie est toujours très bien. Ns allons monter ensemble chez les Pont pour la faire un peu marcher. Hier j’ai été avec Na chez les Bergeron. Madame toujours gentille et affectueuse.
            Ce matin un peu plus de monde au temple. Sermon sur le 11e aux Corinthiens.
            Je me hâte pr partir. Il fait une journée maussade. Que fais-tu mon pauvre chéri. Paperasses-tu quoique Dimanche.
Tendresses, tendresses 

Ta maman