mercredi 16 août 2017

Mittlach, 16 août 1917 – Jean à sa mère

16/8/17
            Maman chérie 

            Bien heureux de savoir que tu ne souffres plus. Evidemment ce ne doit pas être facile de sa faire soigner les dents à La Bastide.
            Il fait très mauvais. Mais pourvu qu’il fasse beau en Flandre maintenant que l’offensive a repris, c’est l’essentiel. Que c’est difficile de se tenir à la hauteur de tout ce qui se passe en ce moment. C’est vrai, nous ne sommes pas dignes de notre tache et de notre temps.
            Je joue bêtement au bridge, de longues heures. Je lis un peu aussi. J’ai relu avec profit Jeunesse de [Charles] Wagner[1] plus des tas de bricoles sur la guerre, l’Alsace, etc.
            Ce soir, je dine à l’ambulance. Ce que c’est d’être de Cette[2] .
Source : collections BDIC
         Quand penses-tu y retourner. Où que ce soit ma pensée est toujours auprès de toi, fidèle et tendre.

Jean


[1] Charles Wagner (1852-1918) : pasteur français, auteur de plusieurs livres.
[2] Rappel : le médecin-chef, le docteur Marius Faussié, était, comme Jean, originaire de l'Hérault.