samedi 6 mai 2017

Brenelle, 6 mai 1917 – Jean à sa mère

6/5/1917
            Maman chérie 

            Je continue à recevoir regulièrement tes lettres. Voilà celle du 2. Comme je te l’ai deja dit on est officier de liaison que pendant les périodes d’action. Je le suis de nouveau depuis hier. D’ailleurs l’action pour nous n’a rien de bien dangereux et de très glorieux pour le moment.
            Puisque tu me le demandes, je puis bien te dire que je suis au contraire très coté par mon nouveau colonel [Adrien Perret]. Il m’avait même proposé une citation à l’armée. En fin de compte j’en ai eu une au corps d’armée. Ça vaut peut-être mieux, comme je n’ai pas été vraiment combattant cette fois. Ne t’occupe pas de me remplacer mes affaires. J’aime mieux le faire moi-même. D’ailleurs il fait un temps magnifique, trop chaud même. Brusquement tout est devenu vert, les oiseaux se sont mis à chanter et le soleil à taper.
            Le capitaine Fauveau, je le vois beaucoup moins depuis que je suis retourné à l’Etat Major, mais je suis appelé à retourner un jour ou l’autre à la 5e Cie.
            Mlle [Léo] Viguier me donne de bonnes nouvelles de [Albert] Léo, soigné à Paris à l’hopital Buffon.
            Ci-joint des photos[1] qui me représentent ds des costumes bien differents. Sur l’une j’ai perdu mes leggins et la moitié de ma capote – je tourne le dos. Sur les autres je suis lavé, changé et reposé.
Tendresses 

Jean

[1] Photos hélas non parvenues jusqu’à nous.