mercredi 6 juillet 2016

Peloton d’instruction divisionnaire, 6 juillet 1916 – Jean à sa sœur Suzanne Ekelund

[Dans une lettre à venir du 11 juillet, Mathilde suppose qu’il y a une erreur dans la date des deux premières cartes du 7 juillet. Elle doit avoir raison, puisque Jean date une troisième carte du 7 juillet, sans mentionner qu’il écrit à sa mère deux fois dans la journée. C’est pourquoi je publie ces deux lettres le 6 juillet 2016.]
7-7-1916
            Ma chère Suzon, 

            Je viens encore de recevoir 2 paquets de maman et de toi. Ça devient quotidien. Il ne faut pas faire toutes ces depenses là. Toutes ces gateries me font plaisir naturellement ; mais on trouve tout aussi facilement par ici, et c’est dommage de faire toutes ces depenses de port.
            Rien à ajouter à ma lettre à maman ce matin. Le soleil s’est decidé à apparaître et ça met un peu partout de la gaité. Nous trouvons la Meuse un sale pays parce que ns y avons beaucoup souffert et que ns l’avons vu ravagée ; mais par ici où l’on est loin du front on doit convenir que c’est un joli pays : assez tourmenté, petites vallées étroites, forets, ruisseaux, etc.
Tendresses à toi 

Jean