jeudi 9 juin 2016

Vraux, 9 juin 1916 – Jean à sa mère

9-6-16

            Je viens de recevoir ta bonne lettre du 4. En même temps une bonne carte de tante Anna, une lettre et de l’argent de tante Fanny, tu vois qu’on me gate.
            Il fait très beau et très bon après la pluie. Toujours exercices, marches, etc.
            Bonsoir, je m’endors sur ma carte. Nous ne savons toujours absolument rien sur notre sort.
Tendrement à vous tous.

Jean

[Sur l’envers de la carte, un mot non daté, vraisemblablement écrit le 13 juin, de la main de Suzanne Ekelund, la sœur de Jean. Mathilde a en effet été appelée d’urgence à Cannes, où son frère, Marc Benoît, était mourant. Voir sa lettre à venir du 14 juin 1916.] 

            Ma chère maman

            Je suis consternée par ce que je viens d’apprendre. Et ainsi, tu n’es pas arrivée à temps. Pauvre maman ! Pauvre, pauvre tante Berthe [Berthe Mazade, épouse de Marc Benoît] ! C’est terrible, et je suis bien bien triste pour vous.
            Je te fais suivre cette lettre de Jean. L’as-tu averti ? J’espère une lettre pour demain.
            Je t’embrasse avec tout mon cœur.

Suzanne