dimanche 15 mai 2016

Front de Champagne, au cantonnement, 15 mai 1916 – Jean à sa sœur Suzanne Ekelund

15-5-16
            Ma chérie         

            C’est bien le moins que je te donne plus souvent de mes nouvelles, maintenant que Maman n’est plus là. Elles sont bonnes toujours, c’est le cantonnement, c’est-à-dire le delassement ; on redevient de grands enfants, on fait des blagues, on se taquine, et surtout on rit aux eclats pour rien. Il tombe des trombes d’eaux, mais l’on ne s’en plaind pas parceque on reste ds les baraques au lieu de faire l’exercice. Les poilus sont toujours très braves malgré les embetements.
            Je n’ai pas pu voir oncle Georges. Et à Saverdun ça ne va pas. Pauvre maman ! Comme elle doit être malheureuse. Je lui [mots manquants, coin de la lettre déchiré] rentrer le plus vite possible. [mots manquants, coin de la lettre déchiré] livres si tu peux aller à la maison  [mots manquants, coin de la lettre déchiré] et prière » de W. [Wilfred] Monod etc. etc.
            Je vous embrasse tendrement tous les 4, Hugo, Na, Alice et toi, 

J. Médard