samedi 14 mai 2016

Front de Champagne, au cantonnement, 14 mai 1916 – Jean à sa mère

14-5-16
            Maman cherie  

            Je viens de recevoir tes mots des 10 et 11. J’espère que tu auras beaucoup joui du passage d’oncle Georges. Attristé que ça n’aille pas comme il faudrait avec tante Suzanne. Etant donné cela, il me semble que le mieux à faire sera de rentrer à Cette dès que ta personne ne sera plus indispensable, c’est-à-dire après le second retour de Montauban. Se quitter sans aigreur en comprenant que les caractères de ceux qui souffrent d’une longue separation peuvent n’être pas toujours égal.
            Ce matin je suis allé à la messe. Un sergent du bataillon officiait ; c’est un prêtre assez sympathique à première vue, jolie petite chapelle. Un peu trop d’emphase. Quand comprendra-t-on que l’Esprit ne souffle que dans la grande simplicité.
Tendrement 

Jean