lundi 25 avril 2016

Front de Champagne, 25 avril 1916 – Jean à sa mère

25-4-16
            Maman cherie  

            Tu me dis ne pas savoir encore quand tu partiras pour Saverdun. Je t’y ai écrit hier. Aujourd’hui je t’écrirai en même temps à Cette.
            Vie toujours la même, plus souvent dans la tranchée que ds l’abrit maintenant  que le soleil est radieux et que les Boches nous laissent à peu près tranquilles. Hier matin ds le secteur de la Cie, ds un abrit profond : messe. C’était assez émouvant. Mais nous sommes décidement assez loin des catholiques, et je le sens particulièrement pendant leurs services. Et pourtant l’aumonier du regiment a été charmant ; il s’est mis à ma disposition de façon absolument fraternelle pour m’indiquer les correligionnaires qui pourraient avoir besoin de moi. Puis je suis au mieux avec un frère des écoles chrétiennes de ma section, un type celui-là, bien intéressant [Louis Brigand]. Nous ns faisons passer des livres, ns en parlons et nous nous entendons très souvent.
Tendrement à toi et aux Saverdunoises si tu es auprès d’elles. 

Jean