jeudi 17 décembre 2015

Châtelaudren, 17 décembre 1915 – Jean à sa mère

Vendredi 17 Decembre 1915
            Maman cherie 

            Je viens de recevoir ta bonne lettre du 14, merci beaucoup. Mon départ sera probablement plus lointain que ce que je pensais. Le 132e en a encore pour quelque temps avant d’être reformé ; mais si les hommes lui manque il est amplement pourvu de chefs de section. C’est dire qu’il est encore pour quelque temps au repos, et il n’aura pas de pertes pendant ce temps. Il n’est pas sur que nous soyons changé de regiment. Je ne sais donc pas ce qu’on va faire de nous.
Une de mes dents de sagesse me faisait mal. Je viens d’aller voir le dentiste, qui me l’a arrachée tout de suite. Je n’ai absolument rien senti. La carie était très avancée et un abcès n’aurait pas tardé à se produire. Je suis tellement content d’avoir ainsi été operé sans douleur que je lui ai demandé d’enlever l’autre de la même façon la semaine prochaine. Dentiste merveilleux.
Dimanche je pense aller à Perros-Guirrec. Pour Noël je ne sais pas combien de temps on aura.
Tendrement 

Jean