mercredi 6 mai 2015

Verdun, 6 mai 1915 – Jean à sa mère

Verdun, 6 mai 1915
Maman cherie 

Que dirais-je aujourd’hui de ma vie monotone. Tout est toujours la même chose c’est-à-dire très bien. Je ne soupire qu’après le depart, dont je me crois très près. Aujourd’hui avec Mr Barraud est venu Armand Bergis qui a été vraiment charmant. Il est lieutenant et se bat depuis le debut de la guerre ce qui le rend un peu bas. J’ai presque completement changé de voisin de lit, et je suis maintenant sinon le + solide, du moins le moins fiévreux et le mieux portant de ma salle.
Mille tendresses

Jean

Je reçois à l’instant tes lettres du 3 et du 4. Merci. Je dors la nuit. Je suis dépouillé sans plante des pieds. Aucune fièvre. Baisers.
J.M.