mardi 5 mai 2015

Verdun, 5 mai 1915 – Jean à sa mère

Verdun, 5 mai 1915
Maman cherie 

Bonne nouvelle aujourd’hui. Le major m’a dit ce matin en voyant ma courbe de fièvre dégringolante : « Allons ! Nous vous évacuons d’ici 8 jours. Nous choisirons une bonne journée et ns tacherons de vous envoyer ds le midi. » Voilà.
Nous ne sommes + si loin que ça du revoir. Mon abcès sous le bras n’existe plus. La plaie est cicatrisé on y met un pansement que pour le principe. Reçu une bonne lettre de tante Anna, après beaucoup d’autres. Je ne te mentionne que les lettres d’étrangers et ds mes courtes cartes ne te parle pas de celles pourtant fort bienvenues de tous les proches, de Suzon, ttes Anna, Fanny, Jeanne etc. Qu’il me tarde de partir et de savoir ou j’echouerai. Je t’embrasse maman cherie. Pourrais-je t’embrasser pour de  bon dans peu de jours.
Tendrement

Jean