jeudi 5 mars 2015

Début mars 1915 – Avignon


J’attendais d’un jour à l’autre mon départ pour le front. A notre grand étonnement, mes camarades et moi voyions partir la classe quinze que nous avions instruite et étions retenus au dépôt. Nous ne tenions pas à faire du zèle, mais nous étions humiliés à la pensée que notre classe se battait depuis le début de la guerre et que deux classes de soldats plus jeunes que nous étaient déjà parties pour le front. Nous nous sentions un peu « embusqués ». Les démarches que nous avons faites auprès de notre colonel pour partir avec nos bleus ont échoué. Il nous a été répondu que le ministre seul pouvait disposer de nous.

Mémoires de Jean Médard, 1970 (2ème partie : Enfance et jeunesse)